La captivante histoire de la famille Morel

Thomas-Louis Morel, à gauche, et son fils, Clément Morel, à droite, représentent la deuxième et troisième génération de Morel à avoir travaillé pour Alcan. Ils ont habité, à l'époque, dans une petite maison, située directement sur le site des évacuateurs 5 et 7 de la rivière Petite Décharge, à l’embouchure du Lac-Saint-Jean.

Lorsque l’on aperçoit aujourd’hui la Centrale Isle-Maligne à Alma et ses installations d’envergure, on ne peut s’imaginer tout le chemin parcouru en termes d’histoire et d’évolution depuis sa construction en 1926. L’histoire de la famille Morel est d’ailleurs intimement liée à celle d’Énergie Électrique. Trois générations ont vécu dans une petite maison, fournie à l’époque par l’entreprise. Elle était située directement sur le site des évacuateurs 5 et 7 de la rivière Petite Décharge, à l’embouchure du lac Saint-Jean.

C’est en 1925 que Jean-Baptiste Morel, alors employé de la Quebec developpement Company, construit la maison en plein bois pour y vivre avec sa famille et dans laquelle vivra plus tard son fils Thomas-Louis Morel ainsi que son petit-fils Clément Morel, qui travailleront tous deux pour Alcan. À cette époque, Jean-Baptiste est gardien du site, mais comme il parle très bien l’anglais, il est aussi contremaître de l’important chantier de construction des évacuateurs 5 et 7, ainsi que de la digue 6. Son fils, Thomas-Louis, lui succédera par la suite et deviendra opérateur des évacuateurs, tout en prenant la responsabilité de tout le site et de la petite maison. Il le transformera d’ailleurs en un site enchanteur prisé par les hauts dirigeants de l’entreprise.

En habitant dans cette maison, nous avons vécu en quelque sorte en avance sur notre temps, car nous avions des commodités que les autres personnes qui habitaient dans le rang n’avaient pas. Nous avions l’électricité ainsi que l’eau courante grâce au barrage et également une ligne de téléphone reliée directement à la centrale. Par contre, comme le chemin entre la maison et le rang n’était pas entretenu l’hiver, nous devions voyager à cheval lorsque nous étions en famille. Dans mon cas, lorsque j’étais seul, comme le matin pour aller à la petite école du rang, c’est mon chien qui me trainait en traîneau jusqu’au rang », raconte Clément Morel, âgé aujourd’hui de 82 ans.

Lorsqu’il était jeune, Clément se souvient qu’il lui arrivait d’ouvrir la barrière du site privé et de la maison aux dirigeants de l’entreprise qui venaient passer les vacances d’été dans un chalet situé quelques kilomètres plus loin. « C’est mon père qui allait les reconduire et qui allait les chercher par la suite avec une petite chaloupe. Parfois, je les accompagnais et on me donnait même du pourboire à l’occasion. »

« C’était un territoire inoccupé et personne n’avait le droit de venir sur ce terrain. De la maison jusqu’au barrage numéro sept, on pouvait compter environ deux kilomètres. C’était un immense terrain de jeux naturel et j’ai des souvenirs mémorables de mes étés passés à chasser et à pêcher », témoigne-t-il. « Lorsqu’il y avait des travaux importants de la compagnie, à l’époque, il y avait des excavatrices à vapeur qu’on appelait pelle à steam. Plus tard, lorsque les excavatrices au diesel les ont remplacées, on les appelait le pelles à steam au fuel. », ajoute-t-il en riant.

Plus tard, Clément Morel travaillera également plus de 40 ans pour Alcan comme dessinateur-concepteur à Arvida, heureux et reconnaissant.

Je voulais travailler pour Alcan, car c’était pour moi un environnement qui m’était familier. J’ai d’ailleurs commencé en tant qu’étudiant à l’âge de 21 ans. Je réalisais alors des travaux d’entretien sur le barrage, notamment la peinture de celui-ci où j’y suis monté tout en haut, même si j’avais très peur. La sécurité à l’époque était différente », ajoute-t-il.

Le fils de Clément, Martin Morel, a également des souvenirs de cette époque où son grand-père travaillait encore pour Alcan. Il se souvient que, lorsque venait le temps de fermer les pelles, toute la famille allait au barrage afin de capturer des centaines de poissons dans les derniers ruissellements, chose maintenant interdite aujourd’hui.

Thomas-Louis Morel et l’une de ses impressionnantes prises, devant la maison familiale.

Bien que la petite maison n’existe plus à ce jour, Clément Morel raconte que les fondations sont toujours ancrées dans le sol et que cet emplacement demeure pour lui un lieu rempli des souvenirs qui ont bercé son enfance, d’où ce lien significatif entre son histoire familiale et celle d’Énergie Électrique.

Cette histoire de famille n’est pas sans rappeler que derrière plusieurs décennies d’histoire, une multitude d’employés ont participé à l’édification de ce que sont devenues aujourd’hui les installations de Rio Tinto. Ce qui se dresse aujourd’hui devant nos yeux est le fruit du travail de générations de pionniers qui font partie intégrante de la grande famille Rio Tinto.

Clément Morel a encore de très bons souvenirs de ses étés passés à chasser et pêcher dans cet immense terrain de jeux naturel où il avait la chance de vivre.