Compétition The Pitch : une représentation régionale qui brille à l’international

de gauche à droite : Francis Breton, Marie-Christine Simard, François Lagacé, Jean-François Gravel, Jonathan Bernier et moi-même.
Personnes manquantes : Pascal Gauthier et Patrice Côté de l’équipe de Francis Breton

Compétition The Pitch : une représentation régionale qui brille à l’international

Deux équipes de la région se sont démarquées dernièrement en remportant une bourse de 250 000$ dans le cadre de la compétition The Pitch dont la portée est mondiale. Véritable incubateur de projets innovants, la compétition mise en branle en 2017, permet aux employés, de tous horizons, de soumettre leur projet afin que celui-ci puisse prendre son envol grâce à un support financier ainsi qu’à un service d’accompagnement par les pairs.

Les candidats et candidates, dont les idées sont retenues suite à l’envoi de leur soumission, sont invités à « vendre » leur projet à un panel de juges. Parmi les 80 inscriptions, 16 finalistes sont sélectionnés pour finalement élire 8 équipes gagnantes. Plusieurs critères sont alors évalués : caractère innovant du projet, potentiel de réplication dans d’autres installations, bonnes ressources en place, etc.

Parmi les finalistes, on comptait l’équipe de Jean-François Gravel et François Lagacé qui a été sélectionnée dans les équipes gagnantes, mais aussi celle de Francis Breton, Patrice Côté et Pascal Gauthier. Bien qu’ils n’aient pas été retenus comme équipe gagnante, Francis Breton et son équipe se sont rendus jusqu’en finale.

Trois employés du Centre de recherche et de développement d’Arvida (CRDA), ayant tous participé à la compétition dans les années précédentes, étaient par ailleurs impliqués cette année à titre de juges et de coach. Pour Marie-Josée Dion, juge en chef de la portion Atlantique de la compétition et gagnante de l’édition 2021, il apparaît important que les gens sachent que la compétition est accessible :

« Opérateur, technicien, scientifique de recherche, tout le monde peut soumettre une idée. La compétition permet de démocratiser l’innovation et il ne faut pas que les participants s’imposent des limites. Il y a des personnes ressources qui peuvent les aider et les outiller dans le processus. Au final, le but n’est pas uniquement qu’ils soient sélectionnés, c’est une expérience enrichissante qui permet entre autres de développer son réseau professionnel ».

Jonathan Bernier, lauréat pour l’année 2018, juge lors de l’édition de 2022, souhaitait participer à titre de coach pour la présente édition pour rendre la pareille et partager son expérience en accompagnant d’autres participants. « Au-delà de la valeur technique du projet, l’aspect présentation est aussi important. Il faut que les participants puissent susciter l’intérêt des juges et aller chercher l’effet « wow ». Le projet doit pouvoir parler à tous, et ce, même s’il comprend une partie très technique. L’un des conseils que j’ai donnés à mon équipe, c’était de ne pas trop entrer dans les détails pour ne pas inonder les juges d’informations ».

Gagnante de l’édition 2019, Marie-Christine Simard a quant à elle accompagné une équipe gagnante dans une autre division, du côté de Kennecott Copper. « Comme il s’agissait d’un sujet que je connaissais bien, j’ai pu partager mes connaissances techniques mais également mon expérience passée en tant qu’ancienne lauréate. Je continue d’accompagner l’équipe même si la compétition est terminée, je réponds à leurs questions et je leur donne des conseils pour que leur projet puisse être transposable dans d’autres divisions ».

 

Un projet qui se concrétise

L’équipe gagnante du CRDA, composée de Jean-François Gravel, chef de programme analyses non-métal et de François Lagacé, scientifique de recherche, a présenté un projet au haut potentiel technologique. La technologie qu’ils proposent d’utiliser, qui s’apparente à celle utilisée par le robot  « Curiosity » envoyé dans l’espace pour faire l’échantillonnage du sol martien, permet, par l’entremise d’un laser, l’obtention d’informations physicochimiques des anodes utilisées dans le processus d’électrolyse. La finalité du projet est d’utiliser la technologie laser pour optimiser le procédé et la qualité générale des anodes.

Typiquement, seulement 1 % des anodes sont envoyées en laboratoire pour analyse. Avec la technologie laser, 100 % des anodes pourront être soumises à une analyse sans intervention humaine et directement sur place grâce au système stationnaire.

« Il s’agit d’un projet qu’on avait mis en branle, mais qui exigeait passablement de temps et d’effort pour son aboutissement. La compétition nous permet de continuer à explorer ce projet qui comporte une certaine prise de risques techniques. Nous avons noué un partenariat avec un équipementier avec qui on partage notre savoir-faire afin d’obtenir une solution technologique sur un équipement qui fonctionne en usine », explique Jean-François Gravel.

« C’est une belle motivation à poursuivre ce projet, car nous avons le support et les ressources pour que l’on puisse atteindre la maturité technologique nécessaire. D’ici 2025, nous espérons avoir le modèle mathématique avancé et « dérisqué » [sic : le projet] sur un échantillonnage qui va avoir démontré, hors de tout doute, que la technologie fonctionne. Nous procéderons également à la conception d’un prototype avec tous les éléments requis en termes de design pour son installation en usine », termine avec enthousiasme François Lagacé.