Nettoyage du bassin de sédimentation : une technique novatrice

De septembre à novembre 2023, une équipe intégrée de l’Usine Alma s’est mobilisée afin de procéder au nettoyage du bassin de sédimentation. Situé sur le site, à proximité de l’usine, le bassin de sédimentation sert à recueillir l’eau de pluie et à sédimenter les particules en suspension avant de se déverser dans la rivière Petite Décharge. L’entretien du bassin vise à lui redonner un volume utile pour une sédimentation optimale. Grâce à l’effort d’équipe, le bassin #1 a récupéré sa capacité de sédimentation d’origine, ce qui aidera à avoir de meilleures performances environnementales en matière de qualité de l’eau. 

Normalement, les travaux de vidange des bassins de sédimentation se font par dragage alors qu’une pompe flottante à la surface de l’eau récupère les matières dans le fond du bassin. « Cette technique n’est pas optimale à 100 % puisque nous ne pouvons pas avoir de visuel sur les sédiments à récupérer. La drague réussit donc à aller chercher une certaine quantité de sédiments, mais elle doit en laisser une certaine quantité pour ne pas abîmer la membrane étanche du bassin. De plus, le dragage génère énormément d’eau qui doit être traitée et disposée dans des lieux de disposition autorisés », explique Alexandre Ouellet, conseiller en environnement.

Une méthode repensée pour une plus grande efficacité

L’équipe intégrée, composée du groupe environnement, de l’ingénierie ainsi que des gens d’opérations, a repensé entièrement la méthode de travail afin d’aboutir à une solution qui aura permis de procéder à l’entretien de façon plus efficace en plus de gains environnementaux et monétaires.

« Nous avons deux particularités à l’Usine Alma qui ont joué en notre faveur pour repenser le nettoyage. La première étant que nous pouvions isoler le bassin #1 et ainsi garder en fonction le bassin #2. L’autre particularité est qu’il y a sur le site un Centre de traitement des fumées (CTF) qui a un grand besoin d’eau pour refroidir et traiter les fumées issues du four de cuisson des anodes. Le CTF vient collecter une partie de l’eau dont il a besoin directement dans le bassin. Nous avons donc mis en place un réseau parallèle de pompes et de réservoirs de stockage relié au système de tuyauterie menant au CTF. Cette méthode a évité d’avoir recours à une unité de traitement mobile des eaux, comme c’est le cas avec le dragage », mentionne Jean-Philippe Côté, Leader Sectoriel chargé de projet ingénierie.

En utilisant cette technique, nous avons été en mesure d’acheminer plus de 2,5 millions de litres d’eau au CTF pour traitement.

Avec l’utilisation de petite machinerie, l’équipe a été en mesure d’optimiser la procédure et d’extraire environ 1900 tonnes de boues. La méthode par assèchement du bassin aura permis d’effectuer un travail plus précis et ainsi de retirer un maximum de boue à un coût beaucoup moindre que les projets similaires, notamment celle accumulée sur les pentes du bassin. 

« Ce fut une première expérience très formatrice et malgré les différents défis que nous avons dû relever, nous avons réalisé des apprentissages qui nous serviront pour une prochaine fois. Tout au long du projet, l’équipe a fait preuve d’un engagement et d’une proactivité sans faille, chaque personne voulait faire partie de la solution », termine sur une note positive Jean-Philippe Côté.