Visite de KYK : D’animateurs à opérateurs

En mai dernier, trois animateurs de la station de radio 95,7 KYK ont troqué leur micro pour revêtir l’uniforme Rio Tinto. Dominick Fortin, Martin-Thomas Côté et Tania Clouston ont accepté de relever le défi lancé par un auditeur et employé de l’usine, Jean-Nicolas Desbiens, qui souhaitait que ces derniers puissent expérimenter le quotidien d’un opérateur, le temps de quelques heures. Le trio a ainsi fait son entrée à la salle de cuves 45 du Centre d’électrolyse Ouest de l’Usine Arvida le 31 mai dernier. Une expérience immersive qui n’aura laissé personne indifférent!

« La visite a permis de démystifier bien des affaires! […] On a été dans le bain », a d’abord laissé entendre l’animateur Dominick Fortin en remerciant au passage l’opérateur Jean-Nicolas Desbiens d’avoir initié cette rencontre.

Il y a plusieurs mois, après avoir écouté des propos tenus en ondes, l’employé de Rio Tinto a eu l’idée d’interpeller les animateurs. « Ce n’est pas si facile notre job!  Je me suis dit : pourquoi ne pas les inviter à l’usine pour démystifier quelques idées préconçues […] au sujet des tâches qu’on fait », fait valoir Jean-Nicolas Desbiens.

Il aura fallu plusieurs mois, de nombreuses rencontres et bien des impondérables (en raison de la pandémie) pour orchestrer le tout. « Il y a une grande ouverture de la part de l’organisation à démontrer ce qu’on fait. Très peu de gens y ont accès », précise-t-il. À leur arrivée, les trois protagonistes ont eu droit à une rencontre d’information avec Jean-François Leblanc, directeur de l’usine, qui leur a présenté les installations.

Pour recevoir les visiteurs, le choix s’est arrêté sur la salle de cuves 45. Située dans une des extrémités du CEO, celle-ci constituait un environnement plus favorable pour accueillir les apprentis-opérateurs. « On vous a épargnés un peu! Au niveau de la température et de l’air, c’est plus évident. Pour ce qui est de la planification des travaux, on avait prévu le coup pour qu’il y ait suffisamment d’espace pour faire les tâches et assez de temps pour tout voir. Vous l’avez vu, c’est assez condensé. Il n’y a pas beaucoup de place à l’improvisation dans un milieu industriel comme le nôtre », explique Jean-Nicolas Desbiens.

Les animateurs ont été étonnés par l’accueil qu’ils ont reçu. « Je m’attendais à ce qu’on nous mette dans un autobus et qu’on nous fasse faire le tour des cuves sans toucher à rien, mais j’ai été surpris par le nombre de tâches qu’on a été capables de faire. On a eu les mains dans les cuves », a raconté Martin-Thomas Côté.

Martin-Thomas a pu se familiariser avec les tâches liées aux opérations qui sont plus complexes qu’il n’y paraît puisque l’opérateur est responsable d’une salle qui compte 68 cuves. Pour l’occasion, l’animateur a assuré la propreté et le bon ordre du secteur (communément appelé PBO), une tâche physiquement exigeante.

Amusés, ses collègues ont d’ailleurs trouvé que ce dernier semblait manier le balai avec difficulté. « Je me battais contre la cuve et le magnétisme. Je me battais contre la chaleur et l’environnement que je connais peu ».

Dominick a été impressionné par la dextérité que requiert le changement des anodes. Le groupe a assisté à la manipulation de deux de celles-ci. Jean-Nicolas a remis les choses en perspective en précisant qu’il y a 68 anodes à changer dans un quart de travail. Tout dépendant de la salle dans laquelle le travailleur se trouve, la tâche nécessite que ce dernier monte sur les cuves pour ouvrir lui-même le panneau. L’environnement, la chaleur, la répétition et le temps complexifient l’accomplissement des tâches.

Tania, quant à elle, a gratté une cuve pour préparer les trous de siphonnage. « Ma job était relativement facile à faire. Je n’en ai fait que cinq, alors ça allait, mais les « siphonneurs » ont jusqu’à 100 cuves à faire. La température et la répétition, c’était mon gros défi », évoque-t-elle.

Le pont roulant et la levée de suspensions ont également fait partie de cette visite hors de l’ordinaire.

Les opérateurs d’un jour ont pu saisir la place primordiale de la santé et de la sécurité au travail, mentionnant que les opérations sont rigoureusement encadrées et bien configurées, malgré une ergonomie contraignante. « Tout le monde fait ses affaires, tout le monde est cadenassé et porte son badge en travaillant dans certaines zones. J’imagine que même si l’environnement est complexe, vous devez quand même vous sentir en sécurité », a demandé Dominick.

« Oui, sans aucun doute. On voit nos conseillers santé et sécurité régulièrement. On prend ça très au sérieux en tout temps. Le niveau de coactivité est grand […], on n’a pas le choix d’être vigilant pour minimiser les risques et accomplir le travail de façon sécuritaire », dit Jean-Nicolas.

Même s’ils ne délaisseraient pas le micro pour changer d’emploi, les trois animateurs reconnaissent que les conditions de travail chez Rio Tinto sont très concurrentielles. Avec humour, Dominick semble même s’être brièvement questionné à savoir s’il aurait l’endurance pour devenir opérateur, ce que ses collègues, amusés, ont remis en doute.

La relève au sein des équipes de travailleurs est bien présente. « Les gars s’entraident et se parlent. Ça va avec la génération, je crois. C’est agréable d’avoir une équipe dynamique, tissée serrée », conclut Jean-Nicolas Desbiens.

Même s’ils ne délaisseraient pas le micro pour changer d’emploi, les trois animateurs reconnaissent que les conditions de travail chez Rio Tinto sont très concurrentielles.