Projet AP61 : La fin des tests ouvre la voie à l’industrialisation

Le projet AP61, lancé en début 2021, a traversé plusieurs étapes complexes avant de parvenir à son aboutissement. Ce projet, bien qu’imaginé en 2020, a fait face à de nombreux défis techniques, en particulier au niveau de l’opération des cuves et de l’optimisation des recettes de production. Pourtant, malgré les difficultés rencontrées, c’est par la collaboration étroite entre les équipes techniques et les différents experts que la solution a pu voir le jour, ouvrant ainsi la voie à son industrialisation.

L’un des premiers défis relevés par les équipes fut l’apparition de points chauds sur les parois des cuves, un problème qui a nécessité une série de développements. Comme l’explique Alexandre Blais, scientifique de recherche et chargé de projet en électrolyse : « Les tests que nous faisons habituellement sont plus courts, mais là, ce qui a rallongé le processus, c’est qu’on a trouvé des problèmes qui menaçaient la durée de vie des cuves.

Ces difficultés ont conduit à une période de développement de deux ans et demi, durant laquelle des ajustements ont été faits. La solution, un angle optimisé de la rainure d’anode, a été testée et validée sur une période de six mois.

« On voyait que la paroi de la cuve devenait très chaude, ce qui était lié à la dynamique thermique interne. Avec les analyses et les mesures prises par les techniciens, nous avons découvert que les rainures horizontales causaient à cette problématique. Pour y remédier, il a été choisi d’incliner la rainure de l’anode, orientée vers l’intérieur de la cuve, afin de minimiser cet impact », fait valoir Francis Lalancette, scientifique de recherche et chargé de projet en électrolyse

« Une des raisons pour lesquelles cela a pris du temps, c’est qu’on a eu plusieurs itérations. On a essayé des angles trop élevés, ce qui créait de la poussière dans la cuve, et ça ne fonctionnait pas. Mais ces itérations nous ont permis d’arriver à notre solution d’aujourd’hui. Nous avons testé cette solution dans plusieurs technologies, et elle répond bien. C’est assurément une des choses positives qui ressort du projet AP61», ajoute Alexandre Blais.

La collaboration entre les équipes techniques de l’usine et du CRDA a été une clé fondamentale de ce succès. Le lien étroit avec les équipes terrain a été essentiel pour permettre le passage d’une solution théorique à une preuve de concept industrielle.

 «Dans cette collaboration, notre rôle était de définir la recette d’opération, alors que ce sont nos partenaires de l’usine qui opèrent les cuves. Leur vécu opérationnel de la recette, et la rétroaction qu’ils ont pu nous en faire, ont permis l’ajustement de certains paramétrages en cours de route », précise-t-il.

L’implication des techniciens du CRDA Yves Tremblay et Jessica Gagnon a été un atout important dans la validation de la solution : ils ont été nos yeux et nos mains durant tout le projet.

Leur capacité à observer les performances des cuves, à collecter des données et à faire des suivis techniques ont été des éléments déterminants pour aller plus loin.

La collaboration entre les experts internes et externes, les ingénieurs, les techniciens et les scientifiques de recherche a permis de surmonter des obstacles techniques et d’aboutir à une solution optimale. « C’est vraiment la participation de tout le monde qui a fait le succès de ce projet», conclut Francis Lalancette.