Fermeture de la salle de cuves 45 : un moment historique

Le 18 avril dernier, une page d’histoire s’est tournée avec la fermeture de la salle de cuves 45 de l’Usine Arvida. Il s’agit de la première étape de la transition progressive, qui entraînera l’arrêt de deux autres salles de cuves d’ici la fin de 2025 et un arrêt complet des opérations du Centre d’électrolyse Ouest (CEO) au plus tard à la fin de 2028.

Pour l’occasion, les employés du CEO et le comité de direction d’Arvida-AP60-PLS-Dubuc se sont réunis le temps d’un dîner. Chacun s’est vu remettre un petit lingot d’aluminium à l’effigie de la salle 45 en souvenir de cette journée mémorable.

Dans la matinée, un groupe d’opérateurs a effectué le dernier siphonnage. Le processus de fermeture nécessitant plusieurs étapes, les préparatifs ont été amorcés dans les dernières semaines. «Ça s’est passé dans le calme, le professionnalisme et la bonne humeur […]. Ce qui a caractérisé le processus, c’est la fierté que les gens avaient de faire ce travail-là professionnellement et de le faire en douceur et c’est exactement ce qui s’est passé », exprime Jean-François Leblanc, directeur de l’Usine Arvida-AP60-PLS-Dubuc, pour qui ce moment marque un tournant important pour le futur de l’usine.

Geste symbolique

L’émotion était palpable alors que l’opérateur Steeve Pineault a procédé à la fermeture définitive de la cuve en tournant la clé qui interrompt l’alimentation en électricité. Récemment, un concours a été organisé afin de nommer la personne à qui serait confié ce rôle significatif. C’est parce qu’il incarne les valeurs de Rio Tinto, soit la bienveillance, le courage et la curiosité, que Steeve Pineault a été choisi par ses pairs, le tirage au sort parmi quatre finalistes lui ayant été favorable.

Son père, Paul Pineault, ayant lui-même travaillé pour Rio Tinto pendant 35 ans, était lui aussi sur place pour assister à ce moment historique. De voir mon fils et ma fille (Johanne) ici, ça me rend très fier. J’ai vu les bâtiments d’AP60. Je pense qu’avec ce qui s’en vient, l’avenir est prometteur », lance-t-il.

Pour sa part, Jean-François Côté, opérateur au CEO, était ravi d’avoir pris part à la fermeture de la salle de cuves 45. « Tout s’est bien passé. […] C’est un beau moment! Je suis content qu’on m’ait donné la chance d’y participer. »

L’opératrice Stéphanie Lemay-Lamontagne abonde dans le même sens. « Ça ouvre des portes pour le futur. Je suis contente d’avoir vécu ça », dit-elle.

« C’est une expérience unique! C’est l’fun d’avoir vécu ça. Tout a très bien été. On sait que c’est pour construire AP60, [prendre de l’expansion] et faire de l’aluminium plus vert. C’est donc une bonne affaire, même si on est un peu nostalgique », fait valoir Philippe Boivin, opérateur.

« C’est quelque chose qui n’arrive pas tous les jours […]. On perd un de nos lieux de travail, mais en même temps, on sait que c’est pour s’en aller vers l’aluminium du futur qui est plus écologique pour l’environnement […]. Ce sont donc de bonne nouvelles », ajoute son collègue Cédric Brisson, opérateur.

La fermeture de la salle 45 s’est déroulée de façon fluide, exactement à la date prévue, signe que le travail d’équipe a porté ses fruits.

« Pour moi, c’est vraiment une très grande fierté parce que nous avons travaillé fort dans les derniers mois pour se préparer pour fermer la salle de cuves, aujourd’hui. Nous avons essayé de le faire de la façon la plus contrôlée possible en termes de procédé et d’opérations avec le moins d’impact possible sur notre main-d’œuvre. Donc, c’est une fierté qu’on ait aboutie aujourd’hui avec un beau niveau de préparation, dans le calme et la bonne humeur. Ma plus grande fierté est que ça se soit fait comme on le voulait, dans nos plans », mentionne Gabrielle Milot, surveillante principale au CEO.

Présence de membres de la communauté

Les infrastructures industrielles font aujourd’hui partie du patrimoine d’Arvida. Plusieurs acteurs du secteur étaient par ailleurs présents pour assister à ce jalon important de l’histoire.

« Je pense qu’on était rendu [à faire] cette transition-là. De nouvelles générations viennent s’installer dans le secteur Arvida et [elles] sont plus portées vers l’environnement. C’est une page qui se tourne. Pour nous, c’est une journée mémorable qui nous permet d’aller vers autre chose », souligne Carl Dufour, conseiller municipal, secteur Arvida.

« J’ai reçu l’invitation et je l’apprécie énormément […]. La salle de cuves 45 a débuté en décembre 1940, c’est donc c’est plus de 83 ans d’existence […]. Elle était arrivée au terme de sa durée de vie. Ce qui est encourageant, c’est qu’AP60 s’agrandit et qu’il y a de beaux projets à venir pour le Complexe Jonquière », souligne Bruno Fradette, un retraité ayant œuvré 40 ans au sein de l’entreprise, qui est aussi passionné d’histoire et membre du conseil d’administration du Centre d’histoire Arvida.

« On tourne la page, on fait partie de l’histoire, on récolte l’histoire et des mémoires. Les employés aujourd’hui ont vécu quelque chose d’important. On est là pour observer et recueillir des informations parce que le patrimoine d’aujourd’hui, c’est le patrimoine de demain aussi, alors c’est important de le documenter, d’archiver, d’être présent et d’avoir le senti. Comme le Centre d’histoire Arvida fait partie de la communauté, on est là, » conclut Marianne Salesse-Côté, directrice du Centre d’histoire Arvida.