60 jours sans faux départ à la coulée de l’Usine Grande-Baie

Sur la photo : Simon Lévesque, Jonathan Allard, Vincent Bilodeau, Philippe Bergeron et Mengyun Liu.

L’équipe du centre de coulée de l’Usine Grande-Baie a réalisé une performance significative dans l’histoire de Rio Tinto en atteignant un nombre record de 60 jours sans faux départ. Cette séquence remarquable, produite entre le 11 juillet et le 9 septembre, démontre l’excellence opérationnelle dont fait preuve l’équipe du centre de coulée en questionnant et en analysant les causes fondamentales responsables des faux départs.

La technologie entourant le centre de coulée s’est grandement raffinée au cours des 40 dernières années, mais le début de la coulée demeure un moment critique dans le processus de production. En temps normal, les faux départs sont de l’ordre de 3 à 5 % (selon la période), ce qui est alors considéré comme excellent. Pendant 60 jours, nous avons réussi à effectuer cinq ou six coulées quotidiennes, ce qui signifie que le four a levé sans problème 329 fois. Cette performance est tout simplement exceptionnelle », explique avec fierté Philip Bergeron, technicien de procédé.

Plusieurs facteurs peuvent entraîner les faux départs : lingot défoncé, alimentation en métal du moule bloqué, manque d’eau à la table, mauvaise lecture du laser, etc. Dans la dernière année, l’équipe s’est afférée à analyser deux causes récurrentes, responsables à 52 % des faux départs. De ce fait, l’équipe technique maintenance, composée de Vincent Bilodeau et de Normand Girard ainsi que l’équipe technique métallurgique, formée de Jonathan Allard et de Philip Bergeron, se sont arrimées afin de générer des solutions pouvant réduire les faux départs liés à une mauvaise lecture laser et aux plongeurs gelés.

« Le laser est une technologie récente avec laquelle nous travaillons. Il fallait prendre le temps de bien la comprendre pour pouvoir l’utiliser de façon optimale. Les paramètres originaux du laser étaient notamment préétablis par le fournisseur, mais nous devions les adapter pour qu’ils correspondent à notre réalité. En saisissant mieux tout l’aspect métallurgique, nous avons été en mesure de le faire correctement. Aujourd’hui, les résultats démontrent que nos paramètres maison ont été encore plus performants que ceux qui étaient proposés à la base par les spécialistes », affirme Vincent Bilodeau, ingénieur junior électrique.

Pour arriver à cette refonte du processus de démarrage, un travail d’analyse et d’observation a été réalisé en amont pour identifier les causes. « Nous avons fait des vidéos et des relevés du procédé pendant deux semaines, ce qui nous a permis de jouer avec les paramètres du laser pour augmenter la plage de lecture. Nous avons entre autres provoqué la déviation du laser en l’obstruant afin de comprendre la réaction en chaîne que cela entraîne. En travaillant également sur les paramètres de remplissage, nous avons réussi à moins impacter le laser, donc à diminuer les faux départs. Il s’agit d’une combinaison gagnante », ajoute Philip Bergeron, technicien de procédé.

Ces améliorations marquées sont aujourd’hui acquises de sorte qu’aucun faux départ, en lien avec ces deux causes, n’est survenu depuis le 26 mars 2021.

Nous avons amélioré les conditions de base, mais on ne peut passer sous silence le travail des opérateurs qui ont excellé dans l’art de démarrer des coulées. De plus, en diminuant les faux départs, nous avons éliminé les risques à la source donc amélioré considérablement l’aspect sécurité », conclut Jonathan Allard.