Camp entrepreneurial au Féminin de Mashteuiatsh : la richesse culturelle mise en lumière

Les quatre participantes ayant complété leur plan d'affaires dans le cadre du camp entrepreneurial sont Marie-Ève Robertson, Francine Dominique, Nathalie Kurtness et Doris Bossum. Elles se sont chacune mérité une bourse remise par Rio Tinto.

Depuis maintenant trois ans se tient le Camp entrepreneurial au Féminin de Mashteuiatsh. Initié par la Société de Développement Économique Ilnu (SDEI), cet événement annuel permet aux femmes de la communauté de développer leur fibre entrepreneuriale et de faire leur place dans le monde des affaires. Interpellé par cette initiative, le Développement économique régional (DER), offre son support financier en octroyant des bourses aux participantes, mais également en allant à la rencontre de ces femmes inspirantes. Un partenariat des plus gratifiants, basé sur le capital humain, l’échange et la richesse culturelle d’un peuple.

Le camp a été développé en 2019 afin d’offrir l’opportunité aux femmes de se lancer en affaires. « Nous avons remarqué que la représentativité des femmes auprès de nos interventions pour le service aux entreprises était moindre. Nous nous sommes alors questionnés à savoir qu’est-ce que l’on pouvait faire pour attirer davantage les femmes à se lancer en affaires. Nous avons commencé par une journée de sensibilisation, puis un 5 à 7 auquel étaient conviées deux femmes d’affaires de la communauté. Suite à ces rencontres, les femmes ont manifesté leur intérêt pour développer leur esprit entrepreneurial et la SDEI a répondu présent à ce besoin. Ces différentes actions ont porté fruit, si bien que les consultations de femmes auprès du service aux entreprises sont passées de 300 à 650 », raconte Louise Bergeron, directrice aux entreprises et administration des finances à la SDEI.

Des camps adaptés aux besoins de la communauté

Chaque année, le camp est construit selon les besoins des femmes ainsi que leurs projets. Lors de la première édition, l’organisation souhaitait outiller les femmes avec des ateliers leur permettant de mieux se connaître et ainsi d’approfondir leur projet. La deuxième édition fût quant à elle bien différente. Pandémie oblige, elle s’est déroulée entièrement en ligne, mais ce n’était que pour revenir en force en 2021. En effet, pour la troisième édition, les gestionnaires ont décidé d’amener l’activité à un niveau supérieur en proposant aux femmes de développer un plan d’affaires complet. D’une durée de six mois, le camp a été déployé avec une formule hybride, en ligne et en présentiel, à raison d’une journée aux 15 jours. Sur les sept inscriptions reçues, quatre participantes ont mené leur projet à bon port.

Des projets d’une grande sensibilité

Chacun des projets était porté par la volonté de mettre en lumière la culture autochtone, mais également de soulever les enjeux sociaux vécus dans la communauté.

Nous avons été grandement touchés par les projets et les présentations des femmes d’affaires de la communauté. Elles étaient éloquentes et parlaient avec leur cœur. Nous sommes honorés de contribuer à l’aboutissement de ces projets entrepreneuriaux; j’ai d’ailleurs la conviction que tous les projets vont prendre leur envol et nous sommes fiers de participer à leur succès », témoigne Luc Cyrenne.

« Depuis la première édition du camp, je trouve qu’il y a un grand respect qui s’est installé avec les gens du DER. Ils ne font pas simplement verser un chèque, mais prennent le temps de s’impliquer et d’aller à la rencontre des femmes, ils sont intéressés et sont à l’écoute. Au-delà des bourses, leur contribution humaine est très précieuse », ajoute Mme Bergeron.

Le camp est également l’opportunité de donner la parole aux femmes, une fierté pour leur communauté dont les origines teintent les projets entrepreneuriaux. « Elles veulent sensibiliser la population quant à l’ignorance et l’incompréhension des diverses problématiques sociales qui se vivent dans la communauté. Elles ont à cœur leur culture et se font un devoir de la préserver à travers des projets porteurs d’avenir », de conclure Louise Bergeron.

Au terme du camp, le DER a remis quatre bourses aux participantes pour un montant total de 5000 $. Voici d’ailleurs les lauréates :

  • Marie-Ève Robertson – prix du jury 200 $  Bourse RIO TINTO 2 000$
  • Francine Dominique – prix du jury 100$ – Bourse RIO TINTO 1 000 $
  • Nathalie Kurtness – prix du jury 300 $ – Bourse RIO TINTO 1 000 $
  • Doris Bossum – prix du jury 500 $ – Bourse RIO TINTO 1 000 $