Nouveau produit aluminium-scandium québécois
Une collaboration entre l’Usine Rio Tinto Fer et Titane (RTFT) de Sorel-Tracy et le Centre de recherche et de développement Arvida (CRDA) a mené à la création d’un nouvel alliage mère utilisant le scandium et l’aluminium québécois. Les deux entités ont réalisé la première preuve de concept de l’alliage mère en 2019 et travaillent présentement à l’industrialisation du nouveau procédé.
Le scandium est un métal qui doit normalement être miné et on le retrouve principalement en Chine et en Russie, ce qui rend son approvisionnement onéreux et complexe. Toutefois, grâce à un nouveau procédé, les équipes de RTFT peuvent maintenant l’extraire des résidus de production d’oxyde de titane sous forme d’oxyde de scandium à haute pureté, sans encourir de coûts supplémentaires sur le plan des activités minières. « Le procédé d’extraction se fait en parallèle aux opérations existantes, sans interférence avec le portfolio de produits du complexe métallurgique de Sorel-Tracy », indique Mélanie Saucier, scientifique de recherche, CRDA.
L’addition de scandium dans les alliages d’aluminium peut avoir plusieurs effets positifs sur les propriétés. « La recherche a démontré qu’une faible addition de scandium peut améliorer plusieurs propriétés de l’aluminium, telles que la résistance mécanique et les performances à haute température. Cela ouvre la voie à de nouvelles applications dans les secteurs de la fabrication additive, la soudure, l’aéronautique, les échangeurs de chaleur, etc. », explique Paul Rometsch, scientifique principal en recherche métallurgique, CRDA.
À ce jour, le Al-Sc2% a déjà suscité l’intérêt des partenaires de l’industrie de l’impression 3D. L’alliage mère est présentement coulé sous forme de cônes qui sont destinés à être refondus comme ingrédient d’alliage dans les produits à valeur ajoutée.
Ce nouveau développement est vraiment une réussite collective, beaucoup de groupes comme le Développement économique régional, l’équipe technique de l’Usine Dubuc, le CRDA et les équipes de RTFT se sont mobilisés pour ce projet et nous ont permis d’atteindre des résultats prometteurs rapidement. Grâce aux efforts de tous, la première production industrielle est prévue d’ici la fin de l’année », ajoute Mélanie Saucier.
Alors qu’il se retrouvait auparavant dans les résidus de production, le scandium a aujourd’hui sa place dans la production d’aluminium à valeur ajoutée, preuve qu’il y a toujours de la place pour réimaginer les procédés industriels. « La culture industrielle évolue et nous avons tout avantage à fermer plus de boucles avec nos différents résidus. On y retrouve de plus en plus de valeur et c’est probablement ce qui constitue un de nos plus grands impacts positifs sur l’environnement », conclut Annie Bourque, chef de service Coulée, Technologie Analytique et R&D 4.0.